Pourquoi un examen pour piloter des drones ?
Pourquoi un examen pour piloter des drones ?
La réponse la plus courte : simplement parce que vous utilisez l’espace aérien !
Montez une caméra sur un bateau ou une voiture télécommandée, et vous échappez à cet examen ! Mais cet examen n’est pas si négatif au final, il professionnalise notre métier. Il lui donne une valeur et un cadre pour évoluer et garantir à ses acteurs d’être à la fois protégé et reconnue.
Le choix qui avait été fait jusqu’à présent d’imposer un diplôme d’aéronef piloté (comme le théorique ULM) n’était pas le plus adapté. Il faut bien reconnaitre que le théorique ULM était à mille lieux de la pratique du télépilotage.
L’Administration de l’Aviation Civile a mis beaucoup de temps à accoucher d’un théorique dédié, à sa décharge, il fallait tout créer dans l’urgence et respecter la mise en œuvre d’Arrêtés officiels, ainsi que la concordance avec l’EASA et l’OACI (Agence Européenne de la Sécurité Aérienne et l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale).
Les Objectifs de Connaissances de l’examen de télépilote n’ont malheureusement pas été simplifiés et l’examen aura encore beaucoup trop de domaines à connaitre qui ne seront pas utiles pour nous (connaitre la composition et les objectifs de l’OACI, connaitre les erreurs dues aux virages et accélérations d’un compas magnétique, la force de Coriolis, …).
Etait-ce vraiment nécessaire de créer cet examen ?
Oui, surtout pour nous différencier des utilisateurs non professionnels qui font n’importe quoi ! Pour éclairer notre propos, la DGAC a dénombré 33 signalements de drones par des pilotes de ligne aux abords d’aérodromes accueillant du trafic commercial au cours de l’année 2015, et 27 autres au cours du premier semestre 2016.
Voici quelques exemples :
– Le 27 juillet 2016, en Polynésie française, le pilote d’un hélicoptère AS350 signale le croisement avec un drone à une altitude de 700 ft et la réalisation d’une manœuvre d’évitement.
– En juillet 2015, l’équipage d’un Embraer 195 de la compagnie Lufthansa en approche à l’aéroport de Varsovie a croisé un drone à environ 100 mètres sur sa droite, à une altitude de 2500 ft.
– En approche de Paris-Charles-de-Gaulle le 19 février 2016, un Airbus A320 en provenance de Barcelone a croisé un drone à 5400 ft (environ 1650 mètres). Un drone que le copilote décrit de couleur foncée, de forme circulaire avec quatre branches et d’une envergure d’un mètre environ. Le drone passe à quelques mètres seulement sous l’aile gauche
– Toujours à Paris-Charles-de-Gaulle le 2 juillet 2016, un Airbus A319 en provenance de Casablanca approche la piste 26L à 2000 ft en finale, le copilote aperçoit un objet noir. Une ou deux secondes plus tard, il identifie un drone avec une aile en flèche, une hélice propulsive, et d’une envergure d’environ un mètre. Il estime que le drone passe à cinq mètres à droite du cockpit…
Lorsque vous serez titulaire de votre titre de télépilote, vous serez à même d’éviter de vous retrouver accidentellement dans une situation critique. Quand bien même vous seriez l’auteur d’une infraction, vous pourrez vous défendre en ayant connaissance des règles qui vous sont imposées.
Dans le cas où une autorité ou une tierce personne viendrait à vous imposer des contraintes ou des interdictions de survols abusives, vous pourrez y faire face et imposer vos droits.
Ce nouvel examen télépilote n’est pas qu’une nouvelle contrainte pour exercer notre activité, c’est aussi la reconnaissance de notre activité.